Le maire de l’Algésiras José Ignacio Landaluce, a exprimé son mécontentement face à la décision américaine d’exclure le port de l’Algésiras de la route de transport de conteneurs stratégiques, en privilégiant le port de Tanger Med au Maroc.
Lors de l’émission « Es la Mañana » sur esRadio, le maire a indiqué que cette décision, bien qu’elle n’ait pas été officiellement annoncée, serait probablement liée aux événements de novembre dernier, lorsque deux navires américains à destination d’Israël ont été refusés.
Landaluce a précisé que ces navires avaient été empêchés par le ministère des Affaires étrangères de faire escale dans les eaux espagnoles, se retrouvant à 17 kilomètres de là, à Tanger Med. Il a fait part de son inquiétude, déclarant que « finalement, ils ont commencé à rediriger les navires de conteneurs en provenance de la côte est américaine vers le Moyen-Orient, la Corée du Sud, l’Inde, le Pakistan et le Japon, ce qui est considérable ».
Il a souligné que ces navires « commencent à être redirigés vers l’autre côté » à Tanger Med, ajoutant que « les Européens commettent déjà des erreurs, car nous sommes leurs concurrents et leurs ennemis ». Le maire de Gibraltar considère que « la situation se complique, car le redirectionnement du trafic maritime entraîne une baisse de l’activité, qui affecte non seulement l’emploi mais aussi l’économie de l’Algésiras et de la région du Campo de Gibraltar ». Il a rappelé que « le port de l’Algésiras se situe dans le troisième couloir maritime le plus important au monde, après le détroit de Malacca et le canal de Panama, ce qui signifie que nous perdons notre compétitivité ».
Landaluce a noté que cette situation ne touche pas seulement Algésiras, l’Andalousie et l’Espagne, mais l’ensemble de l’Europe, car cela représente un point stratégique pour la logistique au sein de l’Union européenne. Il a déclaré : « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas rester à l’écart des impacts d’actions éloignées de notre environnement. Mais si nous avons un gouvernement qui prend des décisions avec les États-Unis qui finissent par nous nuire, cela suscite de la frustration ».
Il a conclut en regrettant que « nous perdons de la force en termes d’image », tout en insistant sur l’importance d’une infrastructure portuaire de premier plan dans le sud de l’Europe. Selon lui, le port de l’Algésiras serait « le premier en termes d’efficacité parmi 1200 ports en Europe, et le dixième au niveau mondial selon la Banque mondiale ». Avec ce qui s’est passé, « nous commençons à perdre cette capacité », a-t-il ajouté, soulignant que « ces décisions nous causent un grand tort ».
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