OpenAI et les défis juridiques du partage d’informations sensibles via ChatGPT
Sam Altman, CEO d’OpenAI, a souligné les défis juridiques auxquels sont confrontés les utilisateurs de ChatGPT, en raison des informations sensibles qu’ils partagent avec ce service. Selon Altman, l’absence d’un cadre légal protégeant la confidentialité des échanges avec l’intelligence artificielle représente un obstacle majeur, mettant en péril la vie privée des utilisateurs dans le cadre de litiges ou de demandes d’application de la loi.
Altman a observé que les utilisateurs, notamment les jeunes, communiquent des détails personnels et intimes avec ChatGPT, comme des problèmes relationnels ou des interrogations sur leur vie, semblables à ce qu’ils partageraient avec un thérapeute ou un conseiller. Cependant, les conversations avec ChatGPT ne bénéficient pas de la même protection juridique que celles tenues avec des médecins ou des avocats, qui sont soumises au secret professionnel.
Actuellement, a-t-il déclaré, « si vous parlez à un thérapeute ou à un avocat, il y a une confidentialité légale. Mais nous n’avons pas encore résolu ce problème avec ChatGPT. » Ce manque de protection pourrait contraindre OpenAI à remettre des enregistrements de conversations en cas de décision judiciaire.
OpenAI fait face à un conflit juridique qui met en exergue cette problématique. Dans le cadre d’une action en justice intentée par le New York Times, la société a été contrainte de conserver les enregistrements des conversations de millions d’utilisateurs de ChatGPT à l’échelle mondiale, à l’exception des clients de ChatGPT Enterprise. OpenAI a qualifié cette exigence de « démesurée » et a exprimé son intention de faire appel, mettant en garde que laisser les tribunaux s’immiscer dans ses politiques de données pourrait engendrer des demandes supplémentaires de divulgation d’informations à des fins judiciaires ou policières.
Les inquiétudes concernant la confidentialité des données numériques ont augmenté ces dernières années, notamment suite à d’importantes modifications législatives. Par exemple, après l’annulation par la Cour suprême des États-Unis du jugement Roe v. Wade, de nombreuses personnes se sont tournées vers des applications plus sécurisées pour garder leurs données personnelles confidentielles. Cette situation souligne la nécessité d’une protection renforcée des données utilisateurs, surtout dans le cadre de l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle tels que ChatGPT pour des discussions sensibles.
Altman a insisté sur le fait que le manque de clarté légale concernant la confidentialité des échanges avec l’intelligence artificielle pourrait freiner l’adoption de ces technologies. Il a déclaré : « Il devrait y avoir la même confidentialité pour vos conversations avec l’intelligence artificielle que pour celles avec votre thérapeute. » Cette question, autrefois peu abordée, est devenue pressante avec l’usage croissant de ChatGPT comme outil de soutien émotionnel.
