Les associations dédiées à la protection de l’enfance mettent en garde contre la publication de photos d’enfants sur les réseaux sociaux, en particulier sur Instagram.
En France, l’organisation « Mouv’Enfants » appelle à la prudence lors du partage d’images d’enfants, surtout celles où ils portent des maillots de bain à la plage. Ces photographies peuvent être une matière facilement exploitable par des criminels sexuels.
Selon cette association qui lutte contre la violence à l’égard des enfants, « chaque été, les réseaux sociaux se remplissent de photos d’enfants sur la plage ou en maillot de bain. » Elle souligne que « des prédateurs sexuels sont présents sur Internet, surveillant, enregistrant et archivant ces images. »
Dans un entretien avec l’Agence France-Presse (AFP), Églantine Kami, responsable de la sensibilisation et de l’engagement au sein de l’association « Caméléon », spécialisée dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants, a averti que « le principal danger réside dans l’utilisation de ces images à des fins sexuelles. » Elle a décrit comment une image d’un enfant sur la plage pourrait circuler dans des forums animés par des prédateurs sexuel, qui les échangent et imaginent des scénarios malsains.
Kami a également souligné un risque accru avec l’évolution de l’intelligence artificielle. Il est possible, par exemple, d’utiliser une image du visage d’un enfant pour la superposer sur un corps nu, ou même de demander à l’IA de générer une image inappropriée de l’enfant.
Elle a ajouté que ces images ne sont pas de simples clichés, mais des fenêtres révélant de nombreuses informations telles que le lieu, les habitudes et les centres d’intérêt, facilitant ainsi le ciblage de certains enfants. Des études montrent que 40 % des personnes qui consultent du contenu d’exploitation d’enfants tentent par la suite de contacter des enfants réels.
Dans ce contexte, les associations recommandent de ne pas publier d’images d’enfants publiquement et de privilégier des messages privés ou de restreindre la visibilité des publications grâce aux paramètres de confidentialité. Elles encouragent également les parents à dissimuler le visage de l’enfant en le photographiant de dos ou en utilisant des émojis pour masquer son visage avant de partager l’image.
Les données de l’Office de protection des mineurs (Ofmin) révèlent que la moitié des images échangées sur les forums dédiés aux criminels sexuels concernant les mineurs proviennent des réseaux sociaux.
Une étude réalisée par l’Observatoire national de la parentalité et de l’éducation numérique (Open) en 2023 a révélé que 53 % des parents en France avaient déjà publié du contenu lié à leurs enfants sur des plateformes sociales.
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