La crise à l’École Nationale des Sciences Appliquées de Tanger
L’École Nationale des Sciences Appliquées de Tanger traverse une situation critique qui menace son rôle reconnu dans le domaine académique et de la recherche. Face à ce délabrement, des enseignants de l’établissement ont décidé de passer à l’action.
Mauvaise gestion : le cœur du problème
Les enseignants affiliés à la Syndicat marocain de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique décrivent le directeur de l’école comme étant pleinement responsable de cette dégradation. Selon eux, cette situation découle d’une accumulation de dysfonctionnements et d’une mauvaise gestion du budget de l’établissement durant ses précédentes et actuelle mandatures.
Les enseignants reprochent au directeur l’absence de vision stratégique, la prise de décisions unilatérales et un management aléatoire. Ils considèrent que cette impréparation caractérise désormais la gestion de l’institution. Parallèlement, ils dénoncent un processus systématique de marginalisation des personnels enseignants, avec des décisions significatives prises sans consultation des instances élues et une exclusion de leurs représentants lors des réunions.
Le syndicat affirme que ce comportement constitue une violation du principe de gestion participative. De plus, l’absence de communication avec le corps pédagogique a conduit à l’organisation de séminaires pédagogiques et de recherche sans l’implication ou même l’information des enseignants, renforçant ainsi une culture d’exclusion et ternissant l’image de l’établissement.
Un aspect particulièrement préoccupant est le fait que près de 400 étudiants ont été privés d’une formation continue, en raison de l’arrêt de ces programmes, conséquence du non-versement du budget alloué et des rémunérations dues aux enseignants et formateurs. Cela constitue une atteinte au droit des étudiants à une formation adéquate et contredit les objectifs de l’institution tels que stipulés par la loi.
Diminution de la notoriété scientifique
Concernant la recherche, l’école subit un recul significatif, aggravé par l’arrêt du financement des projets et des primes de recherche. Aucune nouvelle spécialité n’a été introduite dans le cursus de master, freinant ainsi la contribution de l’établissement à la dynamique scientifique nationale et diminuant son rôle face aux grands défis de l’État. Cette situation a également affaibli sa position académique tant au niveau national qu’international, selon le syndicat des enseignants.
Mobilisation
Devant cette situation, le syndicat a appelé les enseignants à geler leur adhésion au conseil d’administration et aux comités pédagogiques en signe de protestation contre la persistance de cette situation. Ils ont également annoncé un boycott du concours d’admission en première année du cycle préparatoire prévu le 22 juillet 2025, ainsi que de la cérémonie de remise des diplômes programmée pour le 24 juillet 2025. Cette action vise à exprimer leur refus face à l’indifférence des autorités à leurs revendications légitimes.



