Les récentes fuites imputées au groupe « Jabaroot », connu pour ses cyberattaques visant des institutions marocaines, ont suscité une vive controverse après s’être attaquées au ministre de la Justice, Abdellatif Wahbi. Ces révélations portent sur le transfert de propriété d’une villa à sa femme sans en informer les autorités fiscales. Wahbi a défendu cet acte, affirmant qu’il était légal et qu’il s’agissait d’un cadeau pour une compagne de 30 ans.
Détails des fuites
Les informations, largement diffusées sur les réseaux sociaux tels que Facebook et Telegram, comprennent des documents relatifs à la cession d’un bien immobilier situé dans le quartier des Ambassadeurs à Rabat. Selon ces documents, Wahbi aurait obtenu en décembre 2020 un prêt bancaire de 11 millions de dirhams (environ 1,2 million de dollars) pour acquérir un bien luxe nommé « Saidah ». En juillet 2024, le prêt aurait été remboursé dans un délai record de quatre ans. La propriété a été transférée à son épouse, Majda Qabbach, par le biais d’un acte de donation, déclaré à une valeur ne dépassant pas un million de dirhams, alors que la valeur marchande est estimée à plus d’un milliard de centimes.
Cette disparité a soulevé des doutes quant à une éventuelle tentative de fraude fiscale, notamment concernant les frais d’enregistrement qui, pour les donations entre proches, devraient s’élever à environ 33 millions de centimes, alors que seulement 3 millions auraient été acquittés.
Réaction du ministre Wahbi
Dans sa première déclaration médiatique après la fuite, Wahbi a défendu sa position lors d’une rencontre dimanche soir. Il a qualifié les documents de « coupés » et « incomplètes », dénonçant leur origine « inconnue » et évoquant un « cinquième column » au Maroc cherchant à ternir son image. Il a précisé que la donation à sa femme relevait de la valorisation du travail domestique, mettant en avant son soutien tout au long de leur mariage. Wahbi a insisté sur le caractère non commercial de l’opération et a affirmé qu’il n’avait réalisé aucun profit, ajoutant que ceux qui en doutent peuvent se tourner vers la justice pour demander une révision fiscale. Il a également affirmé déclarer annuellement tous ses biens, y compris la villa mentionnée, et que les fuites étaient utilisées de manière populiste contre lui et sa famille.
Réactions
Les fuites ont déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, avec des appels de citoyens et d’activistes réclamant des explications officielles de la part de Wahbi et de la ministre du Logement, Fatima Zahra Mansouri, également visée par des révélations similaires.
Abdelilah Benkirane, secrétaire général du parti Justice et Développement, a accusé Wahbi de fraude dans un document officiel et de fraude fiscale, l’appelant à démissionner. Il a qualifié la déclaration d’une valeur inférieure à celle du marché comme une violation de la Constitution et du code des impôts. Ces accusations ont renforcé la perception d’une « collusion officielle » en matière de fraude fiscale, aggravant la crise de confiance envers les institutions de l’État.
Les menaces de Wahbi
Pour sa part, Wahbi a déclaré que ses responsabilités gouvernementales le contraignaient considérablement, mais qu’il prévoyait de poursuivre en justice toute personne ou entité l’ayant diffamé sans preuve dans un an. Il a évoqué le fait d’être une cible, rappelant des fausses informations, dont un accident sous l’emprise de l’alcool, ainsi que des tentatives d’atteinte à sa famille.
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