Appel aux jeunes Marocains dans une ville espagnole à rester chez eux

Tori Pacheco : Appel à la prudence des leaders de la communauté marocaine face à la montée du populisme

Les leaders de la communauté marocaine de Tori Pacheco, en Espagne, ont incité les jeunes d’origine marocaine à rester chez eux en réponse à des appels à manifester lancés par des groupes d’extrême droite, visant à traquer les migrants marocains.

Selon un porte-parole du gouvernement de la région de Murcie, des manifestations anti-migrants sont prévues pour mardi, entraînant le déploiement de plus de 120 agents de la garde civile pour assurer la sécurité dans la ville. Depuis plusieurs jours, Tori Pacheco connaît des affrontements sans précédent entre l’extrême droite et les migrants marocains, avec au moins 14 arrestations jusqu’à présent, suite à des échauffourées qui ont commencé vendredi après une agression contre un homme local dans la soixantaine.

Les autorités ont arrêté trois citoyens marocains soupçonnés d’être impliqués dans l’agression, y compris un jeune de 19 ans, supposé être l’agresseur principal, arrêté lundi soir dans le nord de l’Espagne pour des charges d’agression et de coups et blessures. Les enquêteurs indiquent qu’aucun des suspects n’est résident de Tori Pacheco.

Incitation à la vigilance

Face à des messages de haine circulant sur les réseaux sociaux, appelant à la « chasse » aux habitants d’origine nord-africaine, les leaders de la communauté marocaine ont exhorté les jeunes à rester chez eux. Ce week-end, des tensions ont éclaté dans les rues, où des affrontements ont eu lieu entre les jeunes, des groupes d’extrême droite et les forces de l’ordre.

Abdel Ali, un représentant non officiel de la communauté marocaine, a déclaré : « Nous voulons la paix… nous ne voulons pas de criminels ni de violence ici. » La police a arrêté trois personnes après une confrontation avec des dizaines de jeunes dans le quartier de San Antonio, où vivent de nombreux migrants de première et deuxième génération.

Des vidéos diffusées par Reuters montrent des manifestants, en grande partie masqués, lançant des feux d’artifice sur des agents anti-émeute, qui ont réagi par des tirs de balles en caoutchouc.

Enquête sur les crimes de haine

Le procureur espagnol spécialisé dans les crimes de haine, Miguel Ángel Aguilar, a annoncé que son bureau enquêtait sur les événements survenus à Tori Pacheco et sur les messages incitant à la violence contre les migrants. Il a également mentionné que les procureurs examinaient les déclarations du leader du parti d’extrême droite Vox en Murcie, José Ángel Antelo, accusé par le Parti socialiste espagnol de lier l’immigration à la criminalité dans ses discours.

Par ailleurs, une chaîne Telegram nommée “DeportThemNowSpain” a été fermée lundi soir pour « incitation à la violence ». Des messages dans cette chaîne, décrivant des appels à attaquer des Marocains à Tori Pacheco, avaient été examinés par Reuters. La police a arrêté un leader non identifié du mouvement « Deport Them Now Europe » près de Barcelone pour incitation à la haine, tout en saisissant deux armes.

Source : Reuters, adapté

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