Réflexion sur les principales menaces perçues en Espagne
Selon la dernière édition du Baromètre de l’Institut Royal Elcano, un sondage renommé mené en Espagne, le Maroc et la Russie sont perçus comme les menaces les plus importantes par les citoyens espagnols. D’après le rapport publié sur le site d’InfoDefensa, 55 % des Espagnols considèrent le Maroc comme la menace principale, suivi par la Russie, citée par 33 % des répondants.
Ces résultats traduisent des préoccupations ancrées dans des enjeux de géopolitique et d’histoire, ainsi que dans les tensions régionales et internationales qui influencent l’opinion publique espagnole en 2025.
Maroc : un voisin préoccupant
L’inquiétude des Espagnols envers le Maroc est nourrie par divers facteurs, notamment la proximité géographique et les différends politiques concernant les villes de Ceuta et Melilla. Le Maroc revendique depuis des décennies la souveraineté sur ces enclaves, tandis qu’Espagne les considère comme des territoires intégrés.
Ces tensions sont exacerbées par des problématiques telles que l’immigration irrégulière et la gestion des frontières, renforçant le sentiment de menace chez les Espagnols. D’un point de vue idéologique, les données montrent que la droite espagnole est plus encline à considérer le Maroc comme un danger, en raison d’un discours politique axé sur la protection des frontières et de la souveraineté nationale. En revanche, la gauche manifeste une sensibilité moindre à cet égard, malgré un consensus relativement large au sein de la population sur le caractère préoccupant de cette situation.
Russie : menace mondiale liée à la guerre en Ukraine
La Russie, quant à elle, se classe au deuxième rang des préoccupations espagnoles, en raison des répercussions de la guerre en Ukraine sur la sécurité européenne. Bien que l’Espagne ne soit pas en première ligne face à la Russie, son appartenance à l’Union européenne et à l’OTAN l’intègre dans le cadre de la sécurité continentale.
33 % des Espagnols identifient la Russie comme une menace, en lien avec la hausse des prix de l’énergie et la crainte d’une escalade militaire. Il est intéressant de noter que la gauche espagnole exprime davantage de craintes à l’égard de la Russie que la droite, probablement en raison des préoccupations liées aux politiques autoritaires et aux interventions russes en Europe.
États-Unis : une méfiance croissante
Le sondage révèle également une hausse significative de la méfiance envers les États-Unis, qui est passée de 5 % à 19 % en 2025. Ce changement coïncide avec le début du second mandat du président Donald Trump, dont les politiques ont suscité des débats au sein de l’opinion européenne. La gauche espagnole, en particulier, semble percevoir les États-Unis comme une menace croissante.
Sécurité nationale et rôle de l’Union européenne
Malgré ces préoccupations, l’enquête indique que 60 % des Espagnols estiment que leur pays ne fait pas face à une menace régionale directe. Ce sentiment de sécurité peut être attribué à la confiance envers les alliances internationales, notamment l’Union européenne, soutenue par 83 % des Espagnols. Cela souligne l’importance de l’intégration européenne face aux défis sécuritaires et économiques.
Image des dirigeants mondiaux
Un autre point notable du baromètre concerne l’évaluation positive du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui obtient les meilleures notes parmi les dirigeants mondiaux, illustrant la sympathie générale pour l’Ukraine face à l’agression russe. À l’inverse, Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou reçoivent des évaluations très négatives, indiquant un rejet populaire de leurs politiques.
