Une Moustique Terrifiante : La Prolifération du Virus Chikungunya

Épidémie de Chikungunya dans la province du Guangdong, Chine : Un sujet d’inquiétude mondiale

L’épidémie de Chikungunya qui sévit dans la province du Guangdong, au sud de la Chine, suscite une inquiétude croissante à l’échelle mondiale. Cette préoccupation résulte non seulement de la rapidité de sa propagation, mais aussi des défis sanitaires et logistiques qu’elle engendre.

Depuis juin 2025, les autorités sanitaires chinoises ont enregistré plus de 7 000 cas confirmés, majoritairement dans la ville industrielle de Foshan, qui compte environ 7,8 millions d’habitants. En une semaine, près de 2 800 nouvelles infections ont été signalées, faisant de cet épisode le plus grave de l’histoire du pays.

Cette propagation rapide est attribuée aux inondations saisonnières qui ont frappé la région, créant des conditions favorables à la reproduction des moustiques. Les effets des changements climatiques, qui ont élargi l’aire de distribution de ces insectes, ont également été relevés.

Le virus

Le virus Chikungunya, identifié pour la première fois en Tanzanie en 1952, est transmis par les piqûres des moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, les mêmes vecteurs qui véhiculent la dengue et le virus Zika. Les symptômes apparaissent généralement entre 3 et 7 jours après la piqûre et incluent de la fièvre, des douleurs articulaires intenses parfois persistantes, des éruptions cutanées, des maux de tête et des douleurs musculaires. Bien que les décès soient rares, la maladie peut entraîner des complications sérieuses, particulièrement chez les nouveau-nés, les personnes âgées et celles souffrant de pathologies chroniques comme le diabète ou les maladies cardiaques. Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique ; le traitement vise à soulager les symptômes par le repos, l’hydratation et des médicaments comme l’acétaminophène.

Réponse des autorités chinoises

Pour maîtriser la situation, la Chine a lancé des actions telles que la pulvérisation d’insecticides dans les rues et les zones résidentielles. Des poissons prédateurs des larves de moustiques ont également été introduits dans les plans d’eau stagnante. Des drones sont utilisés pour repérer les accumulations d’eau stagnante, des lieux de reproduction majeurs pour les moustiques. Les personnes infectées doivent rester hospitalisées sous surveillance médicale pendant au moins une semaine, avec des filets protecteurs au-dessus des lits pour éviter la propagation. Les patients ne peuvent sortir qu’après avoir obtenu un résultat de test négatif.

Mesures Covid-19

Les autorités ont réactivé certaines mesures de contrôle mises en place durant la pandémie de Covid-19, telles que des tests de masse et l’augmentation des lits d’isolement, rappelant ainsi aux populations les souvenirs de cette période. Des campagnes de sensibilisation ont été lancées pour éduquer le public sur l’élimination des zones d’eau stagnante, l’utilisation de répulsifs et le port de vêtements longs, avec des menaces de sanctions pour ceux qui laisseraient des eaux stagnantes dans leur environnement.

Sur le plan mondial, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis ont émis une alerte de santé de niveau deux le 1er août 2025, conseillant aux voyageurs se rendant en Chine de prendre des précautions rigoureuses. Parmi les recommandations figure l’utilisation de répulsifs homologués, le port de vêtements à manches longues et le choix d’hébergements climatisés ou équipés de moustiquaires.

Bien qu’environ 240 000 cas aient été déclarés dans le monde en 2025, avec des flambées en Bolivie, au Kenya, à Madagascar et au Sri Lanka, aucune preuve ne suggère que le Chikungunya représente une urgence sanitaire mondiale imminente. Aux États-Unis, aucune infection locale n’a été rapportée depuis 2019. En Europe, les cas sont généralement liés à des voyages. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre la possibilité d’un retour sur les épisodes de 2004-2005, qui avaient touché plus de 500 000 personnes, tout en appelant à renforcer la prévention plutôt qu’à céder à la panique.

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