« La France défend sa décision de reconnaître l’État de Palestine face aux critiques »

La France défend son projet de reconnaissance de la Palestine

Le 25 juillet, la France a soutenu sa décision de reconnaître l’État de Palestine à l’ONU prochainement, affirmant vouloir prouver que « le camp de la paix a raison », en réponse aux critiques acerbes d’Israël et des États-Unis, qui l’accusent de renforcer le mouvement Hamas.

Jean-Noël Barot, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que cette décision ne constituait pas une récompense pour Hamas, mais signalait que le groupe islamiste palestinien « a tort ». Dans un message publié sur X, il a rappelé que Hamas a toujours rejeté la solution à deux États, affirmant qu’en reconnaissant la Palestine, la France affirme que ce groupe est dans l’erreur.

Cette annonce fait suite à celle du président Emmanuel Macron la veille, où il a exprimé son intention de reconnaître officiellement l’État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York en septembre. Cette initiative a provoqué une réaction négative d’Israël, qui l’a qualifiée de « récompense pour le terrorisme », en référence à l’attaque sans précédent de Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023.

Avec cette reconnaissance, la France rejoindra au moins 142 autres pays qui ont déjà reconnu l’État palestinien, selon une estimation de l’AFP.

Réactions internationales

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a exprimé son mécontentement face à cette décision, soulignant que les Palestiniens « ne cherchent pas un État à côté d’Israël mais plutôt à sa place ». De son côté, les États-Unis, alliés proches d’Israël, ont qualifié cette démarche de « légère » et d’ »entrave » au processus de paix, selon le secrétaire d’État Marco Rubio.

Le diplomate américain en Israël, Mike Huckabee, a ironisé sur le fait que Macron n’aurait pas précisé où se situera la future état palestinien, plaisantant sur l’octroi de la Côte d’Azur comme nouveau territoire.

Macron fait également face à des critiques sur le sol français, tant de la droite que de l’extrême droite. Marine Le Pen a dénoncé cette annonce, affirmant qu’elle revient à reconnaître un État de Hamas, considéré comme un État terroriste. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a également condamné la décision, la qualifiant d’ »échec moral et d’erreur diplomatique ».

Contexte humanitaire et politique

Cet acte semble être une initiative française visant à apporter un changement dans un contexte de blocage des négociations après 21 mois de guerre, qui ont dévasté Gaza et affamé sa population. Depuis l’attaque du 7 octobre, 1 219 ressortissants israéliens ont perdu la vie, selon l’AFP, tandis que les opérations militaires israéliennes ont entraîné la mort de 59 587 personnes dans la bande de Gaza, d’après la ministre de la santé de Gaza.

La pression internationale sur Israël augmente pour permettre l’entrée d’une aide humanitaire significative à Gaza, où « une part importante de la population souffre de la faim », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMC.

Médecins Sans Frontières a ajouté qu’un quart des jeunes enfants et des femmes enceintes qu’ils ont examinés récemment souffraient de malnutrition, dénonçant l’utilisation du manque de nourriture comme « arme de guerre » en Gaza.

Enfin, les chefs d’État du Royaume-Uni, de France et d’Allemagne se réuniront le 25 juillet pour discuter de la manière de « mettre fin aux massacres et d’assurer l’approvisionnement alimentaire nécessaire aux populations ».

Divisions en Europe

Alors que l’Irlande, l’Espagne, la Norvège et la Slovénie ont annoncé leur intention de reconnaître l’État palestinien en 2024, les pays européens restent divisés sur ce sujet. Berlin, quant à elle, a affirmé ne pas envisager de reconnaître un État palestinien dans un avenir proche.

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